Un "déséquilibré"...
L'annonce du viol et de l'assassinat sauvage de trois religieuses italiennes dans un couvent de Kamenge, une commune de la périphérie de Bujumbura, suscite l'horreur, lundi 8 septembre, au Burundi et en Italie. Le suspect est, selon la police, « un jeune homme qu'on a vu fuir les lieux vers 17 heures ».
Selon le diocèse de Parme (Italie), qui a diffusé des photos des deux religieuses en civil, elles ont été tuées lors d'une tentative de cambriolage menée par « une personne déséquilibrée ». Mais la police burundaise a assuré que l'assassin n'avait rien emporté.
« L'assassin a égorgé deux religieuses, sœur Lucie, 75 ans, et sœur Olga, 83 ans, avant de s'acharner sur l'une d'elles à coups de pierre sur le visage », a déclaré à l'AFP le directeur général adjoint de la police burundaise, le général Godefroid Bizimana. « Le corps d'une troisième religieuse décapitée a été découvert vers 2, 3 heures du matin » lundi dans le même couvent, qui abrite les membres d'une communauté missionnaire inspirée du jésuite saint François-Xavier, précisent les forces de l'ordre.
Selon les autorités italiennes, les deux premières victimes s'appelaient Olga Raschietti et Lucia Pulici. Le père Mario Pulcini, prêtre italien installé à Kamenge, a expliqué que la troisième victime, sœur Bernadette Boggia, 79 ans, l'avait appelé vers minuit car elle entendait des bruits dans le couvent.
Après avoir entendu des cris vers 2 heures, il a trouvé le corps de sœur Bernadette dans sa chambre, « étendu dans une mare de sang, sa tête décapitée (…) et son visage portant des traces de coups », a-t-il raconté. « Ses bourreaux avaient abusé d'elle tout comme on avait violé les deux autres sœurs plus tôt », a expliqué le prêtre. « Comment peut-on faire ça à des vieilles sœurs de 80 ans ? » Deux autres religieuses, une Rwandaise et une Congolaise, dormaient également dans le couvent, mais n'ont rien entendu, a-t-il précisé.
« BARBARIE »
La ministre des affaires étrangères de l'Italie, Federica Mogherini, a fait part dans un communiqué de sa « grande douleur ». « Encore une fois nous assistons au sacrifice de personnes qui, dans un engagement total, ont passé leur vie à soulager les trop nombreuses souffrances qui pèsent encore sur le continent africain », a-t-elle déclaré.
« Le gouvernement du Burundi est consterné par une telle barbarie », a de son côté dit le vice-président burundais, Prosper Bazombanza, en promettant « de faire la lumière sur cette affaire le plus rapidement possible ».