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Un bébé vendu deux fois par une mère porteuse : qui a le droit de garder la marchandise achetée ?

En 2012, Alexandre Lerch et son compagnon font appel à une mère-porteuse. Mais celle-ci confie secrètement le bébé à un autre couple. Aujourd'hui, l'enfant se trouve au milieu d'un combat judiciaire sans précédent.

Un imbroglio juridique inédit. Paul*, un petit garçon de 5 ans, se retrouve au milieu d'une affaire d'escroquerie à la gestation pour autrui (GPA) relate Le Parisien. Conçu par une mère porteuse et le sperme d'un homme, le petit garçon a été secrètement confié à un autre couple. Son père biologique revendique aujourd'hui sa paternité.

En 2012, Alexandre Lerch et son compagnon, alors pacsés depuis cinq ans, sont séduits par un message posté sur un forum en ligne. "Petit Cigogne" propose ses services en tant que mère porteuse monnayant 15.000 euros. Contrairement à une véritable GPA, elle souhaite utiliser ses propres ovocytes. 

"Ce n'était ni un caprice, ni un jouet qu'on achète mais un véritable engagement", justifie Alexandre. 

Tout se passe alors comme prévu. La mère porteuse se rend régulièrement au domicile du couple pour échanger avec eux et effectuer des examens. "J'étais très heureux que mon fils ait certes deux pères mais une mère, avec qui il garderait le lien", se souvient Alexandre. 

Mais la jeune femme disparaît subitement juste avant l'accouchement et fait croire que l'enfant est mort-né. "J'étais dévasté, j'ai pensé faire une bêtise", se remémore Alexandre. La mère porteuse a en réalité confié son fils à un autre couple hétérosexuel, moyennant, là encore, 15.000 euros. Une arnaque que la jeune femme a déjà tentée avec succès en 2010 avec un autre couple. 

Alexandre Lerch découvre le pot-au-rose et décide de porter plainte. Test ADN à l'appui, il peut prouver qu'il est bel et bien le père du petit garçon. Sauf que l'autre homme a qui l'enfant a été confié l'a déjà reconnu à la mairie et son nom figure sur son acte de naissance. Une pratique interdite en France, tout comme la GPA. 

Alors qui sont les véritables parents de ce petit garçon? Parce que si Alexandre Lerch est bel et bien son père biologique, le second couple l'élève depuis maintenant cinq ans.

En 2017, le tribunal de Dieppe, en Seine-Maritime tranche en faveur d'Alexandre Lerch. Ce dernier a le droit d'apposer son patronyme sur l'acte de naissance de l'enfant qui doit par ailleurs être transféré progressivement chez son père biologique. Mais le second couple fait appel et la décision est suspendue.

Le 31 mai dernier, la cour d'appel tranche, cette fois-ci, en faveur du second couple. "L'intérêt supérieur de l'enfant est en l'espèce, qu'il reste vivre chez ceux qui l'ont élevé", justifie l'avocate de la famille adoptive. Elle rappelle que, si le couple ne parvenait pas à adopter via une voie légale, il se révèle être de très bons parents.

"Quoiqu'en dise la justice, ce sera toujours mon fils, et je serai toujours son père. Oui, un père homo qui est passé par une mère porteuse, mais un père quand-même", affirme Alexandre Lerch, dévasté par la nouvelle.

Le père biologique, maintenant père de deux autres enfants conçus avec une amie, a décidé de se pourvoir en cassation afin de s'assurer que son fils connaisse son existence.

"Un enfant a besoin de connaître ses racines pour se construire. L'autre couple n'a jamais daigné emmener Paul au point de rencontre pour que nous fassions connaissance comme le prévoyait pourtant la première décision de justice. Ils ont argué qu'il s'agissait pour lui d'un danger. Aujourd'hui, ils veulent m'effacer de la photo de famille, avec l'aval de la justice."

Le pourvoi en cassation pourrait prendre une jusqu'à un an. 

https://www.bfmtv.com/police-justice/bebe-vendu-deux-fois-qui-sont-les-vrais-parents-1479654.html#page/contribution/index 

Tag(s) : #Deliquescence
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